Bleu céleste

Vincennes
Soucoupe à pied en porcelaine tendre provenant du service bleu céleste de Louis XV à décor polychrome au centre d’un médaillon à fond bleu céleste cerné de feuillage et fleurs or et de guirlandes de fleurs polychrome, le bord est décoré de palmes en relief à fond bleu céleste et peignés or. Marquée en bleu : LL entrelacés, lettre-date B pour 1754-1755.
XVIIIème siècle, année 1754-1755. Diam. : 22,8 cm. Petite usure au centre

Vendu 27.600,00 euros – Etude Binoche & Giquello – 10 avril 2009, Hôtel Drouot
CATALOGUE NOTE
Premier grand service de la manufacture de Vincennes, le service de Louis XV est commandé à la manufacture en 1751 pour le château de Versailles.
Le dessin des formes est confié à l’orfèvre Jean-Claude Duplessis Père et pour ce service, le fond de couleur bleu céleste (également nommé Bleu Hellot ou bleu ancien) est mis au point par le chimiste Jean Hellot.

[Jean Claude Ciambellano dit Duplessis père (1690-1774)
Orfèvre et bronzier. A partir de 1748 et jusqu’à sa mort, il dessine la plupart des formes de la Manufacture de Vincennes/Sèvres, en venant régulièrement surveiller leur mise en oeuvre. Il met au point, en 1755, un tour spécial pour le calibrage des modèles ovales qui lui vaut le titre d’Orfèvre du Roi. Son fils, Jean Claude Thomas, travaille également pour la Manufacture de 1752 à sa mort en 1783.]

La livraison du service s’échelonne entre 1753 et 1755. La première partie du service, livrée le 24 décembre 1753, est exposée au public à Paris chez le marchand mercier Lazare Duvaux rue Saint honoré. Elle est ensuite envoyée par le marchand à Versailles au début du mois de février 1754. Le duc de Croÿ relate dans son journal qu’après un dîner à Versailles, Louis XV nous occupa à déballer son beau service, bleu, blanx et or, de Vincennes, que l’on venait de renvoyer de Paris, où on l’avait étalé aux yeux des connaisseurs. (Journal inédit du duc de Croÿ (1718-1784), I, pp.230-231.)
Les deuxième et troisième livraisons du service ont lieu le 31 décembre 1754 et le 31 décembre 1755.
Une importante partie du service (environ cent quarante pièces dont soixante douze assiettes) est vendue en juillet 1757 par Louis XV à Etienne-François de Choiseul, comte de Stainville-Beaupré (futur duc de Choiseul-Stainville en 1758) par l’intermédiaire de Lazare Duvaux. Choiseul est à ce moment ambassadeur de France en Autriche.
Louis XV ainsi que Choiseul achètent l’un et l’autre des compléments de ce service à la fin des années 1750 et dans les années 1760. La partie de service restée dans les collections de la couronne est mentionnée dans un Etat des Porcelaines de Sèvres déposées dans les Offices du Château du Petit Trianon dressé en juin 1778 et conservé aux archives nationales (AN K506, n° 21). Louis XVI achète également des compléments dans les années 1770 et 1780.
Le service est aujourd’hui dispersé. Une importante partie (trente deux pièces) se trouve dans une collection européenne, une autre partie dans les collections du duc de Buccleuch à Boughton House (quatre vingt-dix neuf pièces) dont les seules huit autres soucoupes à pied aujourd’hui répertoriées. D’autres éléments sont conservés dans plusieurs musées : au Château de Versailles, au musée du Louvre, au musée des Arts décoratifs, au musée de Sèvres, au Victoria and Albert Museum et au Metropolitan Museum notamment.

Collection du duc de Buccleuch, Boughton House, Angleterre
BIBLIOGRAPHIE
Pour une étude précise du service voir David Peters Sèvres Plates and Services of the 18th Century, 2005, Vol. II, n° 54-1, 54-2 et 55-1, pp 283-290. 


Voir également : Pierre Grégory, « Le service bleu céleste de Louis XV à Versailles, quelques pièces retrouvées », La Revue du Louvre, 2.1982, pp.40-46 David Peters, Versailles et les Tables Royales¸ catalogue d’exposition, « Les services de Porcelaine de Louis XV et Louis XVI », pp.110-112, Rosalind Savill, « L’apothéose de Vincennes, le service de table de Louis XV », Dossier de l’Art, n° 15, décembre 1993, pp.14-21.

Cyrille Froissart Expert en céramiques anciennes 

 Louis XV’s bleu céleste service marks a turning point in the history of the Vincennes porcelain factory. The new rococo shapes designed for it by Jean-Claude-Thomas Duplessis formed the basis for the factory’s production of servicewares until the Revolution, and the bleu céleste ground, invented for the service, was inspired by the “Celestial Empire”, but it was also the colour of the ribbon of the King’s most important order of chivalry, the Saint Esprit.

Bleu céleste, the factory’s finest and most expensive ground colour, was employed from 1753. At first, it was made using ground-up turquoise-coloured Venetian glass. This technique produced an intense, cloudy and uneven surface, which was nevertheless extremely aesthetically pleasing. In 1756, a cheaper method was developed, resulting in a more even and, paradoxically, less attractive finish.

When the service was first unveiled at Versailles at one of Louis XV’s intimate supper parties, on 4 February 1754, one of the guests, the duc de Croÿ, described the scene: “The King made us unpack his beautiful blue white and gold service from Vincennes, which had just arrived from Paris, where it had been exhibited for connoisseurs to admire. This is one of the first masterpieces of this new porcelain factory which intends to surpass and supplant Meissen. The Marquise [Madame de Pompadour], to whom the King has given the village of Sèvres, is embarked on important building works for this factory next to her glass factory.”

 John Whitehead, Selected Writings

Rococo

Estampillée : Matthieu Criaerd, 1742
Commode Painted in Vernis Martin, Wood, 85 x 132 x 64 Wood, 85 x 132 x 64
Musée du Louvre, Paris
Commode
Louis XV acquired the Château de Choisy in 1739. The furniture in the Blue Room (commissioned from the marchand mercier Hébert) was designed to match some blue silk woven by the king’s mistress, Madame de Mailly, and to suit her taste for oriental art. Hébert had the commode and encoignure (corner cabinet) for the room made by cabinetmaker Matthieu Criaerd. The commode is a fine example of Criaerd’s work.
 
The Blue Room at the Château de Choisy
Madame de Mailly’s room was elaborately furnished in 1742. Louis XV’s mistress had given the king some silk that she had woven; this was made into blue and white striped moiré, and was used in the room which was then painted blue and white. The marchand mercier Hébert and the upholsterer Sallior were given the task of producing the furniture, which was to suit both the colors of the silk and Madame de Mailly’s taste for chinoiserie.
 
The production of the furniture
Although the marchand mercier Hébert was entrusted with producing the furniture, a commode veneered with Chinese lacquer was first delivered by his colleague Julliot. Hébert therefore made furniture to match this commode — provisional items, no doubt, which were subsequently replaced by the blue and white furniture which confirms Madame de Mailly’s pronounced taste for objects of oriental inspiration, reflected throughout her decorative scheme. Hébert provided blue and white China porcelain for the same apartment, together with silver-plated andirons decorated with figures of Chinese children. Hébert entrusted the production of the blue furniture to cabinetmaker Mattheu Criaerd.
 
A commode typical of Criaerd’s work
Matthieu Criaerd produced a commode and encoignure (corner cabinet) which are now in the Louvre. The commode, with its curved legs and two long drawers, resembles the one delivered to Fontainebleau for Queen Maria Leczinska by BVRB in 1737. It is coated with blue and white vernis Martin, essentially representing exotic birds and plants, freely inspired by Chinese motifs. The silvered bronze decoration, typical of Criaerd, consists of trophies down the sides of the legs, and pierced sabots. The frames are formed by a series of scrolls, and the central, violin-shaped cartouche is created by a wavy border pierced with ovals, scrolls, and foliage. This type of decoration became very popular; it features on other commodes by Criaerd, notably the one in the former Grog-Carven Collection, or the one delivered by Hébert for the Dauphin’s study at the Château de Versailles in 1748.  
 
Catalogue d’exposition : « Nouvelles acquisitions du département des Objets d’art 1990-1994 », Paris, 1995,  pp. 31, 134-136. 
D. Alcouffe, A. Dion-Tenenbaum, A. Lefébure, Le Mobilier du Musée du Louvre, t. 1, Paris, Faton, 1993, pp. 144-147
Louvre

Porcelain tray

A celebrated Viennese flower painter, Josef Nigg studied under Johan Drechsler at the Academie des Beaux-Arts in Vienna. Primarily a flower and fruit painter, Nigg was best known for his highly detailed still lifes on porcelain. Between 1800 and 1848 he became one of the foremost decorators at the Vienna porcelain factory, and his delicate paintings are considered some of the finest examples of the Austrian style. Examples of his superb work can be found in some of the best museums in the world, including the Hermitage in St. Petersburg. Known for his luxurious still lifes, Nigg paid close attention to every minute detail of the composition from bloomy roses to dewy peaches…

© Benezit, Dictionnaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs Vol 10, p. 220; Thieme/Becker, Allgemeines Lexicon der bilden Künstler, Vol. 25/26, p. 473.

Ancienne collection Lagerfeld

 Lit d’époque Louis XV attribué à Louis Delanois
En noyer mouluré, sculpté et redoré en deux tons, à deux chevets mouvementés, ornés en leur sommet d’un panier fleuri flanqué de chutes feuillagées, les montants ornés en leur sommet d’un panier d’où émerge une guirlande de fleurs, reposant sur des pieds cambrés ornés d’une fleurette, la ceinture mouvementée ornée en son centre d’un cartouche géométrique ailé à décor de bouquet de fleurs, branches de laurier et feuillage d’acanthe, avec des roulettes rapportées; sommier, matelas, couvre lit, rideaux, ciel de lit moderne, garniture de velours de soie gaufrée à motif floral bleu nuit.

Still-life of fruit and nuts on a bed of shaded leaves, including a pineapple, grapes, strawberries, a peach, plums, gooseberries, hazelnuts, walnuts, cherries and orange blossoms

Grand plateau ovale, première grandeur, en porcelaine de Sèvres
Jacobber, 1826

Provenance
Probablement Marie Caroline, duchesse de Berry (1798-1870)

A partir de 1825, la duchesse de Berry reçoit un service nommé dans les archives de la manufacture de Sèvres Service Fruits peints sur une feuille, fond lapis. Le service est continué jusqu’en 1828 et chaque année la belle-fille de Charles X reçoit ces compléments. Une partie de ce service est récemment passée en vente publique (Paris, hôtel Drouot, Doutrebente, 25 novembre 2005, lot 161). Le décor de ce service est similaire à celui de notre plateau.

Notre plateau apparaît sur la feuille d’appréciation n° 71 de 1826 ainsi décrit : 1 plateau de Déjeuner ovale 1ere gr fond bleu lapis, Peinture de fruits sur feuilles décor en or. Le peintre Jacobber reçoit 800 francs pour la peinture des fruits et la dorure est confiée à Vaubertrand, le prix de fabrication étant de 1072 francs et le prix de vente de 1500 francs (Arch. MNS, Pb6).

Ce plateau est ensuite choisi par Brongniart pour figurer à l’Exposition des Manufactures Royales au Louvre le 1er janvier 1827. Dans un état des principales pièces qui composent l’exposition du1er janvier 1827 manuscrit écrit par Brongniart, il note : des assiettes fruits sur feuilles du service du même nom qui a passé l’an dernier par M Jacobber puis un plateau ovale de Déjeuner pour le service précédent riche amas de beaux fruits sur feuilles par M Jacobber. Le plateau est décrit dans le catalogue de l’Exposition sous le n° 15 : Un plateau ovale pour déjeûner / Groupe de fruits sur des feuilles, pour aller avec le déjeuner du service n° 13. Le service n° 13 est le service à décor de fruits sur des feuilles diverses livré à la duchesse de Berry. 

Bien que ne semblant pas apparaître dans les registres de sorties de la manufacture de Sèvres, le plateau de déjeuner est probablement livré avec le service à la duchesse de Berry en 1827.

Important French Furniture and Works of Art
March 2007, Paris, France

Sotheby’s

Décoration de M. Claude Monet

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“What I need most of all are flowers, always, always”

[The scholar Paul Hayes Tucker has described the commission as “one of the artist’s major preoccupations between 1882 and 1885” and the paintings as “charming, lusciously painted, and often quite novel” (Claude Monet: Life and Art, New Haven, 1995, p. 122). Thirty-six of the paintings, including twenty-nine flower still-lifes and seven images of fruit, were hung in 1885 on six double doors in Durand-Ruel’s large drawing-room. ] Impressionist and Modern Art

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On loin du tableau de M. Puvis de Chavannes, la paix froide d’une rue de village sous la neige, par M. Pissarro. La bise a fouetté la neige qui s’amoncelle dans des angles; aux endroits où sa violente caresse a fait rage, le sol est dénudé. Les maisons, qui ne sont pas encore alourdies par l’épaisseur des couches, ont une blancheur pimpante sur le ciel sombre.
Hâtivement, des gens circulent en des attitudes transies. Le ton verdâtre des portes, des volets, accroît la sensation de froidure.
Puis, une grande toile de M. Renoir.

Drawing room of Durand-Ruels’s apartment, 35 rue de Rome, showing doors painted by Monet

Une femme, portant sur les épaules une hotte d’osier, va lentement vers la mer, dont la nappe immense forme le fond du tableau et qu’on sent, par delà le cadre, s’étaler à l’infini. Elle tourne la tête pour regarder des enfants, qu’elle a laissés derrière elle. Cette torsion entraîne une évolution correspondante du buste sur les hanches et ces deux mouvements, fort logiquement associés, sont d’une souplesse si vivante, d’une si éloquente vérité que, sous les hardes, on devine les sinuosités du flanc. La flexion dû cou se dessine en plis gras dans l’embonpoint des chairs. Un mince ruban bleu circuite dans la chevelure châtain roux et la limpidité de grands yeux pers pacifie l’éblouissante carnation du visage. Les détails de l’accoutrement, corsage brun, tablier bleu vert, jupe à reflets violacés, peints à larges touches, sont d’un fastueux éclat. Des tignasses d’un blond ardent et soyeux coiffent les figures poupines de trois enfants dont les yeux sont de bleues clartés. Pour chacun, l’or des cheveux, l’incarnat des joues, le bleu du regard, le rouge-cerise des lèvres sont associés en valeurs délicates et justes. Au blond chaud de la première petite fille correspond un vermillon plus vif, un bleu plus foncé. Les trois valeurs décroissent simultanément et s’adoucissent chez la seconde. Enfin, la toison du mince garçonnet casque de chanvre fin les joues rose tendre où s’alanguit un regard glauque.

La fraîcheur de la vision, l’instinctive compréhension de la beauté des lignes se complètent par une très grande science des harmonies et des rapports de tons. Le sentiment de l’œuvre est, en outre, exprimé par une simplicité touchante de groupement et d’attitudes : l’aînée des petites filles donne la main ù sa mignonne sœurette, avec un air d’attentive protection. Son autre main, elle l’emprisonne câlinement entre son épaule et sa figure inclinée en une pose de gêne naïve. Les frisottis et les boucles d’or encadrent de leur mobilité soyeuse la fraîcheur des joues, l’ambre des cous nus. Les membres replets ont les libres souplesses de l’enfance. De quel chatoyant éclat resplendissent ces hardes de misère : pour l’une des petites filles, c’est un jupon rouge, pour l’autre un caraco aux vieux tons cramoisis, une robe d’un bleu vif radoubée vers le bas d’étoffe à carreaux pourpres et violâtres.

Ils se promènent sur la grève parsemée de blocs, de touffes de goémon, de souples algues et de varechs. Le flot ascendant bientôt y apportera son écumante caresse. Au loin, les vagues battent leur cadence et l’on perçoit le balancement des houles, l’infini des étendues. Des voiles blanches, qu’on sent mobiles et légères sous le vent du large, évoluent en l’immensité bleue de la mer dont la grandeur incite aux mélancolies. 

Pour compléter la fête de couleurs qui éjouit son salon, M. Durand-Ruel a fait à cette peinture un cadre digne d’elle : les panneaux des portes ont été décorés par M. Claude Monet. Au lieu de monotones boiseries blanches qui couperaient de silences l’allégresse des symphonies, ce sont des fleurs aux pétales diaprés, des grappes de fruits d’or, des corbeilles où, parmi des verdures, l’éclat velouté des corolles luit fastueusement. Les trois saisons efflorescentes, le printemps, l’été, l’automne, mêlent leur grâce jeune, leur chaleur, leur chaude mélancolie.

Et comme si ce n’était pas assez de l’opulent éclat de fleurs isolées surgissant de terre, M. Claude Monet associe en bouquets d’une polychromie harmonieuse la splendeur d’ombelles, de thyrses détachés de leur tige et placés dans des vases d’un savoureux émail. La joie des efflorescences spontanées est accrue par la grâce de pimpantes unions de couleurs.

Les disques fauves et citrins des soleils fulgurent au centre de leur verte auréole lancéolée; campanules graciles, aux tons pâles, émergent de claires folioles; anémones, violettes, pourpres ou ardemment jaspées, narcisses entr’ouvrant leur calice jaune, chantent dans des touffes de verdure. La neige des reines marguerites et des azalées rosit tendrement. De vases à l’émail mat surgit une hampe qui, entre des feuilles arrondies en volutes, dresse haut, sur fond crémeux, les efflorescences roses, grenat et vieil ivoire de larges pavots. Puis, à nouveau, resplendit l’éclat velouté des narcisses et des anémones, et l’or ardent de six lourdes oranges s’associe harmonieusement à l’ombre bleue qu’elles portent sur le panneau clair, tandis que des citrons teintés de vert appendent entre leurs feuilles luisantes et recroquevillées. La candeur des dahlias, le panache bigarré des glaïeuls se mêlent aux diaprures des tulipes, à la pourpre des pêches.

L’art impressionniste d’après la collection privée de M. Durand-Ruel, 1892 ~ Georges Lecomte

Dans l’Orangerie du Château de Vendeuvre, des miniatures exquises

Le musée du mobilier miniature situé à Vendeuvre, dans l’Orangerie du château de Vendeuvre (Normandie, France), rassemble la première collection au monde de mobilier miniature.  Ce panorama à échelle réduite des arts décoratifs du XVIe siècle à 1930, comprend plus de 700 meubles d’époque et des milliers d’objets…

C’est à l’âge de sept ans qu’Elyane de Vendeuvre admirait pour la première fois, chez une tante âgée, un petit secrétaire du XVIIIe siècle. Fascinée par la passion de cet enfant pour ce chef-d’œuvre, sa tante le lui offrit pour ses dix huit ans. Ce fut le point de départ de la collection… Les dimensions surprenantes de ce mobilier miniature fascinent et déroutent… La diversité des formes et des échelles, la multiplicité des matériaux utilisés (bois, cire, terre, papier, cuir, bronze, céramique…), la variété des mécanismes prouvent les motivations dans la création de ces meubles sont nombreuses. 

Les Vitrines et les plus beaux objets de maîtrise
Les modèles
Au stade de la création, après avoir exécuté des dessins, l’artisan fabrique un modèle à échelle réduite, donnant au mieux l’idée du volume. Ces modèles étaient parfois en plâtre, en terre cuite ou en cire. Parfois aussi ces modèles étaient en bois naturel, marqueterie, tissu, métal, pierres dures, dans les mêmes matériaux que les grands meubles.  Au stade de la commercialisation, certains artisans et industriels plaçaient dans leurs points de vente des modèles comme Chippendale, ou les envoyaient à leurs clients lointains.  Jadis les artisans menuisiers travaillaient chez leurs clients, apportant leurs outils et leurs modèles.
Les chefs d’œuvre
Pour passer maître au temps des corporations, les compagnons menuisiers devaient présenter un chef-d’œuvre, la plupart du temps grandeur nature, mais parfois un modèle réduit.  C’est surtout au XIXe siècle que l’essor du compagnonnage favorise dans tous les métiers la recherche de la qualité, concrétisée par l’exécution d’un chef-d’œuvre.  L’esprit de compagnonnage, fait de désintéressement, veut que les chefs-d’œuvre restent anonymes, ce qui rend difficile les attributions.  Encore de nos jours, les élèves des écoles d’art, à l’aboutissement de leurs études, prouvent leur talent par la fabrication d’un meuble réduit.

Source: Château de Vendeuvre