Green

Pierre Auradon ~ Fleurs, ca. 1950

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.

J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.


Paul Verlaine

Study of Flowers

Hyacinthe Rigaud, 1720

Dessiner pétales et corolles

Dans cette Etude de fleurs, la description des espèces est particulièrement soignée, digne d’un vrai botaniste. Les parties morphologiques de chaque fleur sont apparentes, précises et identifiables. Il s’agit d’une étude, comme en réalisait un certain nombre d’artistes au cours de l’élaboration d’une œuvre. De Rigaud, sont connues notamment des études de cuirasses, de mains, de draperies et de fleurs.
 

Ces esquisses témoignent d’une technique rigoureuse et du soin méticuleux apporté à certains détails. Dans l’atelier de Rigaud, les tâches étaient réparties entre différents collaborateurs selon leurs spécialisations : Blin de Fontenay était chargé de la représentation des fleurs. Pourtant, il s’agit bien ici d’une œuvre de la main de Rigaud lui-même, de grand format, qui dénote l’influence naturaliste des peintres flamands du XVIIe siècle. Ces échantillons de sujets pouvaient être utilisés comme des catalogues glissés sous le bras, afin d’être présentés aux commanditaires, éventuellement en dehors de l’atelier du peintre.
 
Mais là où d’autres se seraient contentés d’une fragile esquisse, Rigaud transforme une simple étude en œuvre d’art à part entière. L’attention aux détails réalistes dans l’Etude de fleurs montre que Rigaud a probablement dessiné à partir de vrais spécimens. Cette approche méticuleuse du végétal est visible dans de nombreux autres bouquets, qui chacun à leur manière, témoignent des multiples traitements de ce sujet dans l’histoire de la peinture.

Scowen and Co.

Charles Scowen and Co. ~ Bell Flower, ca.1880’s [Museum of Fine Arts, Boston]

Charles T. Scowen arrived in Ceylon in circa 1873. He was employed as an assistant to R. Edley, Commission Agent, Kandy circa 1874. Scowen opened a photographic studio in Trincomalee Street, Kandy by 1876. The firm had studios at 19 Queen Street, Colombo and Ward Street, Kandy by 1885. Charles T. Scowen was in Europe in 1885 and the firm was being run by C. Scowen. The Colombo studio moved to York Street, Fort, Colombo by 1891. The firm was being run by M. Scowen by 1893. The firm’s stock of negatives was probably acquired by ‘Colombo Apothecaries Co.’ at some time in the 1890s. M. Scowen was recorded as a proprietary planter, Giddawa, Wattegama in 1914-15. 
John Ferguson Ceylon Almanac
Charles  Scowen and Co. ~ Coffea Arabica, ca. 1880’s

Extase

Anonyme ~ Vase en terre avec composition de roses, ca. 1910-1915 [Collection Paul Benarroche]

☙☙☙


Sur la terre de France il n’est, je crois, personne,
Petit, grand, riche ou non, qui, de près ou de loin,
N’ait contemplé jamais, avec ou sans témoin,
Les charmes de la Rose estivale ou d’automne.

C’est de toutes les fleurs la gloire et la couronne.
Si le goût populaire en a fait un besoin,
C’est elle qui triomphe; il faut si peu de soin
Pour rendre généreux l’arbuste qui la donne !

Supposons un instant que notre oeil, si blasé
Qu’il puisse être, ne s’est en aucun temps posé
Sur ce présent du Ciel, sur la Rose vermeille.

Je n’ose imaginer de quels transports joyeux
Tous nos sens à la fois, devant cette merveille,
Resteraient enivrés en bénissant les dieux.

 
A. Lebrun
Journal des Roses