Mannequin

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Denise Bellon ~ Papapillon de Jean Arp [Les plus belles rues de Paris], 1938

Bestiaire sans prénom

l’éléphant est amoureux du millimètre

l’escargot est fier
sous son chapeau d’or
son cuir est calme
avec un rire de flore
il porte son fusil de gélatine

l’aigle a des gestes de vide présumé
son pis est rempli d’éclairs

le lion porte une moustache
en pur gothique flamboyant
et des souliers pâles et purgés
comme un néo-soldat
après une défaite de lune

la langouste descend du mât
échange sa canne contre une baguette
et remonte avec son bâton
le long du tronc d’arbre

la mouche avec un regard ronflant
repose son nez sur un jet d’eau

la vache prend le chemin de parchemin
qui se perd dans un livre de chair
chaque poil de ce livre
pèse une livre

le serpent saute avec picotement et picotement
autour des cuvettes d’amour
remplies de cœurs percés de flèches

le papillon empaillé
devient un papapillon empapaillé
le papapillon empapaillé
devient un grandpapapillon grandempapaillé

le rossignol frère du sphinx
arrose des estomacs des cœurs des cerveaux des tripes
c’est-à-dire des lys des roses des œillets des lilas

la puce porte son pied droit
derrière son oreille gauche
et sa main gauche
dans sa main droite
et saute sur son pied gauche
par-dessus son oreille droite

Jean Arp, 1940  
Jours effeuillés: <!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:"MS 明朝"; mso-font-charset:78; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1791491579 18 0 131231 0;} @font-face {font-family:"Cambria Math"; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1107305727 0 0 415 0;} @font-face {font-family:Cambria; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1073743103 0 0 415 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-unhide:no; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:""; margin:0in; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:Cambria; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"MS 明朝"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi; mso-ansi-language:FR;} span.st {mso-style-name:st; mso-style-unhide:no;} .MsoChpDefault {mso-style-type:export-only; mso-default-props:yes; font-family:Cambria; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"MS 明朝"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi;} @page WordSection1 {size:8.5in 11.0in; margin:1.0in 1.25in 1.0in 1.25in; mso-header-margin:.5in; mso-footer-margin:.5in; mso-paper-source:0;} div.WordSection1 {page:WordSection1;}

–> Poèmes, essais, souvenirs, 1920–1965, Gallimard Paris, 1966

La superbe valse à mille temps ♫♪♫

Studio Harcourt ~ Jacques Brel, 1953

❧❧❧
Au premier temps de la valse
Toute seule tu souris déjà
Au premier temps de la valse
Je suis seul, mais je t´aperçois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Me murmure murmure tout bas
Une valse à trois temps
Qui s´offre encore le temps
Qui s´offre encore le temps
De s´offrir des détours
Du côté de l´amour
Comme c´est charmant
Une valse à quatre temps
C´est beaucoup moins dansant
C´est beaucoup moins dansant
Mais tout aussi charmant
Qu´une valse à trois temps
Une valse à quatre temps
Une valse à vingt ans
C´est beaucoup plus troublant
C´est beaucoup plus troublant
Mais beaucoup plus charmant
Qu´une valse à trois temps
Une valse à vingt ans
Une valse à cent temps
Une valse à cent ans
Une valse ça s´entend
A chaque carrefour
Dans Paris que l´amour
Rafraîchit au printemps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse a mis l´temps
De patienter vingt ans
Pour que tu aies vingt ans
Et pour que j´aie vingt ans
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Une valse à mille temps
Offre seule aux amants
Trois cent trente-trois fois l´temps
De bâtir un roman
Au deuxième temps de la valse
On est deux, tu es dans mes bras
Au deuxième temps de la valse
Nous comptons tous les deux : une deux trois
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Nous fredonne, fredonne déjà
  
Au troisième temps de la valse
Nous valsons enfin tous les trois
Au troisième temps de la valse
Il y a toi, y a l´amour et y a moi
Et Paris qui bat la mesure
Paris qui mesure notre émoi
Et Paris qui bat la mesure
Laisse enfin éclater sa joie.
Lalala la lalala
Jacques Brel, 1959

Fauteuil 31

Réception de M. Jean Cocteau
 ➔ DISCOURS PRONONCÉ DANS LA SÉANCE PUBLIQUE
le jeudi 20 octobre 1955
au PARIS PALAIS DE L’INSTITUT

Frank Scherschel ~ Jean Cocteau, Académie française 1955
 
L’ Épée de Jean Cocteau dessinée par lui-même et réalisée par Cartier en 1955, sertie de diamants, de rubis et incrustée d’ivoire fut vendue en vente publique en 1997 pour 1,75 millions de francs.  Me battre en duel ne serait guère dans mon tempérament. De plus je l’ai fait forger rue de la Paix. – Jean Cocteau

Georges Dudognon

Greta Garbo au Club St-Germain, ca. 1950s [SFMoMA]
“Il etait le meilleur reporter-photographe de Paris.” – Jean-Pierre Melville

Georges Dudognon a 22 ans à la Libération. Le parcours de cet ouvrier des chantiers naval de La Rochelle a été, comme celui de beaucoup d’autres de sa génération, marqué par la guerre. Résistant de la première heure, il est arrêté puis s’évade d’un camp de concentration. Il continue son combat de résistant dans la clandestinité, sous une fausse identité, comme imprimeur de l’ombre à Lyon, où il rencontre ceux qui vont diriger les plus grands magazines et journaux français de l’après-guerre.
À la Libération, il décide de devenir journaliste. Photographe autodidacte, renifleur d’émotions, Georges Dudognon se lance dans le métier avec la ferme intention de faire oublier ces années de censure et de propagande qu’il a vécues dans une cave. Paradoxe, c’est dans celles de Saint-Germain-des-Prés qu’il trouvera son bonheur.
Envoyé, un jour de 1945, en reportage à la rencontre d’hypothétiques starlettes de cabarets, il y découvre un monde trépidant, unique et enfin libre, peuplé de ceux que la presse bien pensante surnommait les rats des caves, critiqués parce qu’ils faisaient soi-disant trop l’amour. Il y restera dix ans, travaillant jour et nuit pour témoigner de la vitalité créative de ce petit monde rebelle, se serrant toutes les nuits au Bar Vert, au Tabou, à la Rose Rouge, au Vieux Colombier, au Club Saint-Germain ou au Méphisto.
Baptisé Le Quartier, pour se différencier de son voisin intellectuel, le Quartier latin, ce carré magique a vécu, dès la Libération en 1945, une incroyable période où artistes, écrivains, acteurs, philosophes ou inconnus ont tous fait la fête en même temps : explosion créative, libération des mœurs, révolution musicale avec le jazz, creuset littéraire. Nombre des futures vedettes et célébrités françaises en sont issues.
Les plus assidus du quartier furent Juliette Gréco, Daniel Gélin, Boris Vian, Philippe Clay, Pierre Brasseur, la liste est longue.
Cette ville dans la ville, qui comme New York ne dormait jamais, a connu un rapide succès international. De nombreuses stars américaines et anglaises, Charlie Chaplin, Richard Widmark, le duo BogartBacall, Orson Welles, Marlene Dietrich, Greta Garbo, entre autres, faisaient de fréquentes incursions dans les fameuses caves transformées en cabarets où le Be-bop, le jazz et la chanson française d’avant-garde enflammaient une jeunesse qui avait retenu son frein pendant cinq ans.
Très vite, un événement primordial change la face de Saint-Germain : l’arrivée des jazzmen américains, fuyant le racisme de leur pays, qui trouvent là une scène explosive pour partager et faire connaître leur musique. Sidney Bechet, Duke Ellington, Coleman Hawkins, Miles Davis font des jam sessions avec les nouveaux adeptes français du jazz : Claude Luter, Moustache, Boris Vian, etc., ce qui fera plus tard de Paris l’une des capitales primordiales de cette musique.
Le quartier devient vite une institution. Des chanteurs français s’y produisent et renouvellent le répertoire d’avant-guerre. Le monde des acteurs, débutants ou confirmés, jouent avec des moyens réduits, soutenus par des mises en scène audacieuses, à la Fontaine des Quatre Saisons ou la Rose Rouge, cabarets fréquentés par Yves Montand, Les Pinsons de Raymond Devos, les Frères Jacques, Francis Blanche et Pierre Dac, Jean Richard, Roger Pierre et Jean-Marc Thibault, Gérard Philippe, Charlie Chaplin, etc.
Saint-Germain-des-Prés connaît rapidement le succès et pour Georges Dudognon, l’œil constamment rivé sur son Rolleiflex, la moisson est fructueuse. En surface, de l’après-midi jusque tard, il fige un autre événement majeur localisé sur une centaine de mètres, entre les cafés Les Deux Magots et Le Flore, celui des intellectuels qui reconstruisent sur les ruines. Jean-Paul Sartre élabore la philosophie existentialiste, Simone de Beauvoir écrit le Deuxième sexe, qui va devenir le creuset des futurs mouvements féministes, et un certain Vernon Sullivan, alias Boris Vian, crache sur les tombes de ceux qui ont mis le monde à l’envers. Jacques Prévert y puise l’essence de ses paroles, tandis que la Série Noire fait son apparition dans les librairies.
En dix ans, Georges Dudognon a exploré Saint-Germain-des-Prés comme un infatigable ethnologue rapporteur d’une époque en mutation radicale. Au-delà du témoignage photographique, il a construit de solides amitiés marquées par un éternel respect pour ceux qui ont été l’âme du Quartier, sans faire de concessions à la mode ou à l’argent, car quelques-uns de ces rats sont devenus plus tard des loups ou des requins.

Je ne me lasserai jamais de La Drague… et puis j’adore Bedos!

Guy Bedos + Sophie Daumier
ELLE: Qu’est-ce qui est collant ce type
J’dis rien parce que je n’veux pas faire de scandale
Mais alors quel pot de colle !
Y s’fait des idées ou quoi ?
J’ai accepté de faire cette série de slows avec lui
Pour pas faire tapisserie d’vant les copines
Mais alors… j’en vois plus l’bout !
LUI: Mine de rien j’suis entrain d’emballer moi !
J’emballe, j’emballe sec
Allez ! vas-y Jeannot ! Attaque ! Attaque ! Ca marche ! Ca marche !
Accroche-toi Jeannot ! La nuit est à nous…
  
ELLE: Ca n’en finit pas !
Qu’est-ce que je regrette d’voir dit oui à c’type
En plus y s’est aspergé d’eau de toilette
Mon Dieu ! j’sais pas ce que c’est cette eau de toilette, mais alors…
Drôlement incommodant !
LUI: Elle est pas mal ma cavalière
Elle est pas terrible, terrible, mais elle est pas mal
Pour une fois j’ai pas hérité de la plus moche
Y a pas longtemps j’me suis coltiné une géante toute la soirée
Au moins celle-là elle est à ma taille
Elle est pas terrible, mais elle est à ma taille

ELLE: Pas du tout mon genre ce garçon
Moi j’aime les grands blonds alors j’suis servie
Comme métèque on ne fait pas mieux
J’suis sûre qui doit être Libanais ou quelque chose…
Quelle horreur !
Et puis alors il me donne chaud à me coller comme ça
Et vas-y que j’te colle, et vas-y que j’te colle
LUI: Dommage qu’elle ait les mains moites
Ça m’gène pas des masses, mais elle a les mains moites
C’est parce que je dois lui faire de l’effet
C’est l’excitation, ça !
J’vais lui mordiller le lobe de l’oreille
Si elle m’fout pas une baffe c’est qu’j’ai ma chance
Ouais ! C’est pas dans la poche ! Faut s’accrocher
Accroche-toi Jeannot
ELLE: Y m’a mordu l’oreille, y m’a fait mal ce con,
Il est con ce type
Ah ! et puis alors qu’est-ce qui cocotte !
Cette eau de toilette… nauséabonde
Si y avait pas les copines qui m’regardent
Comment que j’te planterais là
Mais ça Arlette et Josie j’vais pas leur faire ce plaisir
Elles en sont vertes de m’voir danser, malades de rage
Alors ça maintenant tant pis, j’vais au bout…
Mais alors on peut dire qu’ça me coûte
LUI: Elle en peut plus, j’la rends dingue la poulette
Et encore j’n’ai pas sorti le grand jeu
Attend un peu que j’me déchaîne
Allez vas-y, vas-y Jeannot ! Emmène-la au ciel
  
ELLE: J’ai envie de vomir…
C’est la dernière fois que j’viens danser
Tant pis si j’coiffe Sainte-Catherine, mais alors !
Des excités comme ça merci bien
LUI: J’vais lui griffer l’dos avec mon pouce
Il parait qu’elles adorent ça ces chiennes !
J’l’ai lu dans une revue spécialisée
On va voir c’que ça donne
J’vais partir du bas du dos et remonter jusqu’à la nuque
  
ELLE: Aie ! Mais il est givré ce mec !
Il vient d’me labourer la peau du dos avec son ongle
Tu parles d’un plaisir ! Moi qui ai un mal fou à cicatriser
C’est bien ma veine ! Il a fallu que j’tombe sur un sadique
C’est tout moi ça !
Vivement qu’ça finisse ce slow parce que j’suis au bord de l’esclandre

LUI: Bien joué Jeannot ! Elle est à point là, elle est à point…
Y a plus qu’à porter l’estocade, allez vas-y Jeannot
Vas-y mon fils, il faut conclure maintenant

ELLE: Berk ! berk berk berk berk berk
LUI: Et voila l’travail ! C’est pas si compliqué les gonzesses
Il faut savoir s’imposer, c’est tout…

Rue des Moulins

Henri de Toulouse-Lautrec ~ L’ Inspection Médicale, Rue des Moulins, 1894 [National Gallery of Art, Washington]

In a room richly decorated with autumnal colours and Chinese patterns, two women stand in line. One is blonde and more mature than her smaller red-haired colleague. Both have lifted their chemises to reveal naked buttocks and thighs and black knee-length stockings. The blonde has a look of resignation. Her eyes are downcast and her dress gathered in front to preserve what remains of her dignity. Her younger colleague seems more assertive. With her bright red hair, rouged cheeks and chemise hoisted high, she approaches her assignation with some boldness. A third women in a turquoise kimono (probably another colleague) walks away from them towards a group of people below a large window through which can be seen a clock tower (perhaps a church or the nearby Bibliotèque Nationale). Keep reading here ➔  Mike McKiernan, 2009 –  Oxford Journals Occupational Medicine Volume 59 Issue 6

Henri de Toulouse-Lautrec ~ Au Salon de la Rue des Moulins, 1894 [Musée Toulouse-Lautrec, Albi]