Category: Poetry
The mushroom is the elf of plants
1924
At evening it is not;
At morning in a truffled hut
It stops upon a spot
As if it tarried always;
And yet its whole career
Is shorter than a snake’s delay,
And fleeter than a tare.
‘Tis vegetation’s juggler,
The germ of alibi;
Doth like a bubble antedate,
And like a bubble hie.
I feel as if the grass were pleased
To have it intermit;
The surreptitious scion
Of summer’s circumspect.
Had nature any outcast face,
Could she a son condemn,
Had nature an Iscariot,
That mushroom,–it is him.
Mannequin
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l’éléphant est amoureux du millimètre
sous son chapeau d’or
son cuir est calme
avec un rire de flore
il porte son fusil de gélatine
son pis est rempli d’éclairs
en pur gothique flamboyant
et des souliers pâles et purgés
comme un néo-soldat
après une défaite de lune
échange sa canne contre une baguette
et remonte avec son bâton
le long du tronc d’arbre
repose son nez sur un jet d’eau
qui se perd dans un livre de chair
chaque poil de ce livre
pèse une livre
autour des cuvettes d’amour
remplies de cœurs percés de flèches
devient un papapillon empapaillé
le papapillon empapaillé
devient un grandpapapillon grandempapaillé
arrose des estomacs des cœurs des cerveaux des tripes
c’est-à-dire des lys des roses des œillets des lilas
derrière son oreille gauche
et sa main gauche
dans sa main droite
et saute sur son pied gauche
par-dessus son oreille droite
–> Poèmes, essais, souvenirs, 1920–1965, Gallimard Paris, 1966
Hummingbirds
Green
Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.
J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.
Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.
Paul Verlaine
La Vache
Devant la blanche ferme où parfois vers midi
Un vieillard vient s'asseoir sur le seuil attiédi,
Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges,
Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
Ecoutent les chansons du gardien du réveil,
Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,
Une vache était là, tout à l'heure arrêtée.
Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
Elle avait sous le ventre un beau groupe d'enfants,
D'enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
D'autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,
Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
Et sous leurs doigts pressant le lait pas mille trous,
Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
Son beau flanc plus ombré qu'un flanc de léopard,
Distraite, regardait vaguement quelque part.
Ainsi, Nature ! abri de toute créature !
O mère universelle ! indulgente Nature !
Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
Cherchant l'ombre et le lait sous tes flancs éternels,
Nous sommes là, savants, poëtes, pêle-mêle,
Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !
Et tandis qu'affamés, avec des cris vainqueurs,
A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,
Pour en faire plus tard notre sang et nos âme,
Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
Les feuillages, les monts, les prés verts, le ciel bleu,
Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !
15 mai 1837
Victor Hugo ~ Les Voix intérieures
Flowers in a Vase
The green leaves among,
I heard a Wild Flower
Singing a song.
In the silent night,
I murmured my fears
And I felt delight.
As rosy as morn,
To seek for new joy;
But oh! met with scorn.
Fauteuil 31
La Femme Chatte
![leaf.gif](https://i0.wp.com/www.bmlisieux.com/images/leaf.gif)
Le Chat
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant,
Quand il miaule, on l’entend à peine,
Mais que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C’est là son charme et son secret.
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n’a pas besoin de mots.
Sur mon cœur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme un ange,
Aussi subtil qu’harmonieux.
Roses
![leaf.gif](https://i0.wp.com/www.bmlisieux.com/images/leaf.gif)
You love the roses – so do I. I wish
The sky would rain down roses, as they rain
From off the shaken bush. Why will it not?
Then all the valley would be pink and white
And soft to tread on. They would fall as light
As feathers, smelling sweet; and it would be
Like sleeping and like waking, all at once!