The mushroom is the elf of plants

Peter Fischli & David Weiss ~ Untitled (Funghi 18), 1997-1998


Emily Dickinson   

1924



The mushroom is the elf of plants,
At evening it is not;
At morning in a truffled hut
It stops upon a spot

As if it tarried always;
And yet its whole career
Is shorter than a snake’s delay,
And fleeter than a tare.

‘Tis vegetation’s juggler,
The germ of alibi;
Doth like a bubble antedate,
And like a bubble hie.

I feel as if the grass were pleased
To have it intermit;
The surreptitious scion
Of summer’s circumspect.

Had nature any outcast face,
Could she a son condemn,
Had nature an Iscariot,
That mushroom,–it is him.

Mannequin

<!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:Times; panose-1:2 0 5 0 0 0 0 0 0 0; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:3 0 0 0 1 0;} @font-face {font-family:"MS 明朝"; mso-font-charset:78; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1791491579 18 0 131231 0;} @font-face {font-family:"Cambria Math"; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1107305727 0 0 415 0;} @font-face {font-family:Cambria; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1073743103 0 0 415 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-unhide:no; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:""; margin:0in; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:Cambria; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"MS 明朝"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi; mso-ansi-language:FR;} .MsoChpDefault {mso-style-type:export-only; mso-default-props:yes; font-family:Cambria; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"MS 明朝"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi;} @page WordSection1 {size:8.5in 11.0in; margin:1.0in 1.25in 1.0in 1.25in; mso-header-margin:.5in; mso-footer-margin:.5in; mso-paper-source:0;} div.WordSection1 {page:WordSection1;} –>

Denise Bellon ~ Papapillon de Jean Arp [Les plus belles rues de Paris], 1938

Bestiaire sans prénom

l’éléphant est amoureux du millimètre

l’escargot est fier
sous son chapeau d’or
son cuir est calme
avec un rire de flore
il porte son fusil de gélatine

l’aigle a des gestes de vide présumé
son pis est rempli d’éclairs

le lion porte une moustache
en pur gothique flamboyant
et des souliers pâles et purgés
comme un néo-soldat
après une défaite de lune

la langouste descend du mât
échange sa canne contre une baguette
et remonte avec son bâton
le long du tronc d’arbre

la mouche avec un regard ronflant
repose son nez sur un jet d’eau

la vache prend le chemin de parchemin
qui se perd dans un livre de chair
chaque poil de ce livre
pèse une livre

le serpent saute avec picotement et picotement
autour des cuvettes d’amour
remplies de cœurs percés de flèches

le papillon empaillé
devient un papapillon empapaillé
le papapillon empapaillé
devient un grandpapapillon grandempapaillé

le rossignol frère du sphinx
arrose des estomacs des cœurs des cerveaux des tripes
c’est-à-dire des lys des roses des œillets des lilas

la puce porte son pied droit
derrière son oreille gauche
et sa main gauche
dans sa main droite
et saute sur son pied gauche
par-dessus son oreille droite

Jean Arp, 1940  
Jours effeuillés: <!– /* Font Definitions */ @font-face {font-family:"MS 明朝"; mso-font-charset:78; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1791491579 18 0 131231 0;} @font-face {font-family:"Cambria Math"; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1107305727 0 0 415 0;} @font-face {font-family:Cambria; panose-1:2 4 5 3 5 4 6 3 2 4; mso-font-charset:0; mso-generic-font-family:auto; mso-font-pitch:variable; mso-font-signature:-536870145 1073743103 0 0 415 0;} /* Style Definitions */ p.MsoNormal, li.MsoNormal, div.MsoNormal {mso-style-unhide:no; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:""; margin:0in; margin-bottom:.0001pt; mso-pagination:widow-orphan; font-size:12.0pt; font-family:Cambria; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"MS 明朝"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi; mso-ansi-language:FR;} span.st {mso-style-name:st; mso-style-unhide:no;} .MsoChpDefault {mso-style-type:export-only; mso-default-props:yes; font-family:Cambria; mso-ascii-font-family:Cambria; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"MS 明朝"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Cambria; mso-hansi-theme-font:minor-latin; mso-bidi-font-family:"Times New Roman"; mso-bidi-theme-font:minor-bidi;} @page WordSection1 {size:8.5in 11.0in; margin:1.0in 1.25in 1.0in 1.25in; mso-header-margin:.5in; mso-footer-margin:.5in; mso-paper-source:0;} div.WordSection1 {page:WordSection1;}

–> Poèmes, essais, souvenirs, 1920–1965, Gallimard Paris, 1966

Green

Pierre Auradon ~ Fleurs, ca. 1950

Voici des fruits, des fleurs, des feuilles et des branches
Et puis voici mon coeur qui ne bat que pour vous.
Ne le déchirez pas avec vos deux mains blanches
Et qu’à vos yeux si beaux l’humble présent soit doux.

J’arrive tout couvert encore de rosée
Que le vent du matin vient glacer à mon front.
Souffrez que ma fatigue à vos pieds reposée
Rêve des chers instants qui la délasseront.

Sur votre jeune sein laissez rouler ma tête
Toute sonore encor de vos derniers baisers;
Laissez-la s’apaiser de la bonne tempête.
Et que je dorme un peu puisque vous reposez.


Paul Verlaine

La Vache

Robert Doisneau ~ Authezat, Auvergne, 1951
☙☙☙
Devant la blanche ferme où parfois vers midi
Un vieillard vient s'asseoir sur le seuil attiédi,
Où cent poules gaîment mêlent leurs crêtes rouges,
Où, gardiens du sommeil, les dogues dans leurs bouges
Ecoutent les chansons du gardien du réveil,
Du beau coq vernissé qui reluit au soleil,
Une vache était là, tout à l'heure arrêtée.
Superbe, énorme, rousse et de blanc tachetée,
Douce comme une biche avec ses jeunes faons,
Elle avait sous le ventre un beau groupe d'enfants,
D'enfants aux dents de marbre, aux cheveux en broussailles
Frais, et plus charbonnés que de vieilles murailles,
Qui, bruyants, tous ensemble, à grands cris appelant
D'autres qui, tout petits, se hâtaient en tremblant,
Dérobant sans pitié quelque laitière absente,
Sous leur bouche joyeuse et peut-être blessante
Et sous leurs doigts pressant le lait pas mille trous,
Tiraient le pis fécond de la mère au poil roux.
Elle, bonne et puissante et de son trésor pleine,
Sous leurs mains par moments faisant frémir à peine
Son beau flanc plus ombré qu'un flanc de léopard,
Distraite, regardait vaguement quelque part.

Ainsi, Nature ! abri de toute créature !
O mère universelle ! indulgente Nature !
Ainsi, tous à la fois, mystiques et charnels,
Cherchant l'ombre et le lait sous tes flancs éternels,
Nous sommes là, savants, poëtes, pêle-mêle,
Pendus de toutes parts à ta forte mamelle !
Et tandis qu'affamés, avec des cris vainqueurs,
A tes sources sans fin désaltérant nos cœurs,
Pour en faire plus tard notre sang et nos âme,
Nous aspirons à flots ta lumière et ta flamme,
Les feuillages, les monts, les prés verts, le ciel bleu,
Toi, sans te déranger, tu rêves à ton Dieu !

15 mai 1837
Victor Hugo  ~ Les Voix intérieures
   

Flowers in a Vase

Pierre-Auguste Renoir, 1866
As I wandered the forest,
The green leaves among,
I heard a Wild Flower
Singing a song.
 
I slept in the earth
In the silent night,
I murmured my fears
And I felt delight.
 
In the morning I went
As rosy as morn,
To seek for new joy;
But oh! met with scorn.
 
The Wild Flower’s Song
William Blake

Fauteuil 31

Réception de M. Jean Cocteau
 ➔ DISCOURS PRONONCÉ DANS LA SÉANCE PUBLIQUE
le jeudi 20 octobre 1955
au PARIS PALAIS DE L’INSTITUT

Frank Scherschel ~ Jean Cocteau, Académie française 1955
 
L’ Épée de Jean Cocteau dessinée par lui-même et réalisée par Cartier en 1955, sertie de diamants, de rubis et incrustée d’ivoire fut vendue en vente publique en 1997 pour 1,75 millions de francs.  Me battre en duel ne serait guère dans mon tempérament. De plus je l’ai fait forger rue de la Paix. – Jean Cocteau

La Femme Chatte

 Max Albert Wyss, 1950

leaf.gif

Le Chat

Dans ma cervelle se promène
Ainsi qu’en son appartement,
Un beau chat, fort, doux et charmant,
Quand il miaule, on l’entend à peine,

Tant son timbre est tendre et discret;
Mais que sa voix s’apaise ou gronde,
Elle est toujours riche et profonde.
C’est là son charme et son secret.

Cette voix, qui perle et qui filtre
Dans mon fond le plus ténébreux,
Me remplit comme un vers nombreux
Et me réjouit comme un philtre.

Elle endort les plus cruels maux
Et contient toutes les extases;
Pour dire les plus longues phrases,
Elle n’a pas besoin de mots.

Non, il n’est pas d’archet qui morde
Sur mon cœur, parfait instrument,
Et fasse plus royalement
Chanter sa plus vibrante corde

Que ta voix, chat mystérieux,
Chat séraphique, chat étrange,
En qui tout est, comme un ange,
Aussi subtil qu’harmonieux.
Charles Baudelaire
Les Fleurs du Mal
 Gustave Courbet ~ Charles Baudelaire, 1848

Roses

Robert Mapplethorpe ~ Rose, 1988

leaf.gif

You love the roses – so do I. I wish
The sky would rain down roses, as they rain
From off the shaken bush. Why will it not?
Then all the valley would be pink and white
And soft to tread on. They would fall as light
As feathers, smelling sweet; and it would be
Like sleeping and like waking, all at once! 

George Eliot  [Mary Anne Evans]